Dans le cadre de son suivi continu des élections présidentielles tunisiennes de 2024, le Comité pour la Justice (CFJ) a publié son bulletin hebdomadaire couvrant la période du 20 au 26 septembre 2024. Ce bulletin met en lumière les derniers développements liés au processus électoral, notamment les violations légales et des droits humains observées, les défis rencontrés par les candidats et les actions entreprises par les autorités qui ont affecté l’équité des élections.
– Proposition de modification de la loi électorale:
Un projet de loi visant à modifier le Code électoral et référendaire a été soumis par 34 membres du Parlement tunisien, avec une demande urgente d’examen. La modification proposée vise à transférer les litiges électoraux du tribunal administratif à la cour d’appel de Tunis et inclut des dispositions permettant son application aux litiges en cours concernant les élections présidentielles de 2024.
– Rejet de l’enregistrement du discours pour le candidat présidentiel détenu Ayachi Zammel:
La télévision tunisienne a refusé d’enregistrer un discours libre du candidat présidentiel détenu Ayachi Zammel, invoquant la nécessité de la présence physique du candidat conformément aux lois électorales. Cette décision a suscité un débat sur les droits des candidats détenus.
– Manifestations contre le président Kaïs Saïed:
Des manifestations massives ont eu lieu dans la capitale tunisienne contre le président Kaïs Saïed, les manifestants l’accusant de consolider un régime autoritaire à l’approche des élections présidentielles.
– Pressions sur les journalistes de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP):
Le Syndicat national des journalistes tunisiens a condamné les pressions continues exercées sur les journalistes de l’Agence Tunis Afrique Presse, y compris des ingérences dans le contenu des informations et des restrictions persistantes à l’encontre des journalistes.
– Restrictions judiciaires en cours:
Le tribunal de Gafsa a condamné le candidat présidentiel Ayachi Zammel à six mois de prison pour des accusations de falsification de documents. Il s’agit du deuxième jugement contre lui en une semaine. En outre, le parquet a ordonné une enquête sur l’ancien candidat présidentiel Mondher Znaidi pour suspicion de complot contre la sécurité de l’État, après la diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux.
– Accusations contre Kaïs Saïed pour mauvaise utilisation des ressources de l’État:
L’organisation de surveillance « I Watch » a accusé le président Kaïs Saïed d’exploiter les ressources de l’État pour sa campagne électorale, affirmant qu’il avait utilisé sa position pour offrir des facilités et des subventions en soutien à ses projets de campagne.
Ces développements mettent en lumière l’environnement complexe entourant les élections tunisiennes et soulèvent de sérieuses questions sur l’intégrité du processus électoral, compte tenu des nombreuses violations et défis auxquels il est confronté.