Le Comité pour la Justice (CFJ) a rapporté, le 27 février 2025, que la Première Chambre criminelle de la Cour d’appel de Jendouba a condamné l’activiste syndical et président de la Chambre régionale des taxis individuels au sein de l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat de Jendouba, Fathi Al-Awadi, à trois mois de prison pour des accusations de « commérages », conformément aux articles 245 et 247 du Code pénal tunisien.
Le ministère public avait renvoyé Al-Awadi devant le président de la Chambre criminelle, qui avait émis un mandat de dépôt contre lui. Lors de la séance tenue le mercredi 26 février 2025, Al-Awadi a fait face à des accusations liées aux commérages, à l’attribution de fausses déclarations à un fonctionnaire public (le gouverneur régional) et à la diffamation publique. Ces accusations découlaient d’une plainte déposée par le président de la Commission consultative des licences de taxis (le gouverneur régional) le 27 janvier 2025.
L’équipe de défense d’Al-Awadi a soulevé des objections juridiques concernant l’affaire, affirmant que la plainte contre leur client était de nature revancharde. Ils ont souligné qu’Al-Awadi avait précédemment déposé une plainte, le 9 janvier 2025, contre la Commission consultative des licences de taxis. Cette plainte initiale concernait le refus d’Al-Awadi de signer la deuxième liste des licences de taxis approuvées par la commission, qui excluait certains noms précédemment acceptés.
Le CFJ condamne fermement ces mesures injustes prises contre Al-Awadi, soulignant que sa condamnation à trois mois de prison pour des accusations de « commérages » constitue une attaque contre ses droits syndicaux légitimes. Le CFJ appelle à la suspension immédiate de la sentence et à la libération d’Al-Awadi, avertissant que ces actions sont en contradiction avec les droits à la liberté d’expression et à l’organisation syndicale garantis par la Constitution tunisienne et les normes internationales des droits de l’homme.