Le Comité pour la Justice a rapporté que Sihem Ben Sedrine, l’ancienne présidente de l’Instance Vérité et Dignité en Tunisie, a suspendu sa grève de la faim après une détérioration importante de son état de santé, nécessitant son transfert à l’hôpital et plusieurs jours en soins intensifs.
Sa famille a annoncé dans un communiqué publié sur sa page officielle dans la soirée du jeudi 30 janvier que Ben Sedrine avait décidé de mettre fin à sa grève, tout en réaffirmant son engagement indéfectible envers le « triomphe de la vérité et l’établissement de la justice ».
Ben Sedrine avait entamé sa grève de la faim le 14 janvier pour protester contre sa détention prolongée. Elle a ensuite souffert d’une grave crise de santé, incluant une forte hausse de la pression artérielle, des douleurs thoraciques, une déshydratation sévère et des déséquilibres électrolytiques essentiels en raison du jeûne prolongé. Le 25 janvier, elle a été transférée en urgence à l’hôpital de la Rabta, où elle a été admise en soins intensifs en raison de l’aggravation de son état.
Sa famille a déclaré que bien que les traitements administrés aient amélioré son état général, sa condition reste fragile. Ils ont mis en garde contre les risques graves pour sa santé, pouvant mettre sa vie en danger, en raison de sa détention prolongée et de sa grève de la faim.
La famille a également souligné que la rapide détérioration de sa santé reflète ses réserves physiologiques limitées dues à son âge et à des antécédents médicaux, nécessitant une intervention médicale urgente et un suivi rapproché par des spécialistes en cardiologie et maladies vasculaires.
Il convient de noter que Ben Sedrine était assignée à résidence et soumise à une interdiction de voyage depuis juin 2024, avant d’être officiellement arrêtée en août 2024 dans le cadre d’enquêtes en cours sur des affaires liées à l’Instance Vérité et Dignité. Le 28 janvier, un juge d’instruction a prolongé sa détention de quatre mois supplémentaires.
Ben Sedrine fait face à plusieurs affaires judiciaires devant le Pôle judiciaire économique et financier, notamment l’affaire de « falsification du rapport final de l’Instance », en lien avec le litige entre la Tunisie et la Banque franco-tunisienne, une affaire qui a finalement été résolue en faveur de la Tunisie par arbitrage international.
Le CFJ réaffirme sa pleine solidarité avec Ben Sedrine, condamne les actions arbitraires prises à son encontre, tient les autorités tunisiennes responsables de sa sécurité et appelle à sa libération immédiate et inconditionnelle.