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Le CFJ soumet une contribution au Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées révélant les dimensions genrées de la disparition forcée au Burkina Faso, en Égypte et au Soudan

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Le Comité pour la justice (CFJ) a déclaré que la disparition forcée constitue une chaîne de violations interconnectées dont les impacts sont particulièrement exacerbés pour les femmes et les filles. Ce crime ne se limite pas simplement à la perte de liberté ; il s’étend plutôt pour infliger des préjudices profonds liés au genre qui affectent le tissu social et économique des familles, plaçant des fardeaux lourds sur les femmes qui se retrouvent confrontées à la répression, à la marginalisation et à une recherche désespérée de vérité et de justice.

Cela a été déclaré dans une contribution soumise par le CFJ au Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires, dans le cadre de la préparation du prochain Commentaire général sur les femmes, les filles et les cas de disparition forcée. La soumission était basée sur une documentation précise et un travail de terrain intensif mené au Burkina Faso, en Égypte et au Soudan. Le CFJ a souligné la nécessité pour les États d’adopter une approche sensible au genre dans la prévention, la protection et les réparations, et de reconnaître officiellement les impacts spécifiques de la disparition forcée sur les femmes et les filles en tant que titulaires de droits indépendants – et non simplement comme victimes secondaires.

Au Burkina Faso, la soumission a révélé un risque accru auquel sont confrontées les femmes et les filles du groupe ethnique Peul, notamment dans les communautés affectées par le conflit ou le déplacement forcé. Ces femmes et filles font face à des risques croissants de disparition forcée et d’exploitation sexuelle. Les lacunes juridiques et l’absence de mécanismes de protection sensibles au genre augmentent encore leur vulnérabilité.

En Égypte, la soumission a indiqué que la disparition forcée est devenue un phénomène institutionnalisé utilisé comme outil de répression politique. Les femmes sont ciblées soit en raison de leurs activités de défense des droits de l’homme ou de leur activisme politique, soit en raison de liens familiaux avec des individus perçus comme des opposants. Le CFJ a cité des cas répétés, tels que ceux de Shaimaa Taher Abdel-Hamid et Salma Abdel-Majid Abdullah, qui ont été soumises à plusieurs disparitions. Pendant ce temps, les mères et épouses recherchant leurs fils ou maris disparus font face à des harcèlements continus, à une marginalisation économique et à une stigmatisation sociale dans leur quête de justice, ce qui aggrave encore leurs souffrances psychologiques et sociales.

Au Soudan, le CFJ a révélé que les Forces de soutien rapide (RSF) utilisent systématiquement la disparition forcée comme méthode de répression dans les zones sous leur contrôle. Les défenseurs des droits de l’homme et les proches féminins des disparus sont spécifiquement ciblés dans une tentative de les faire taire. La soumission a noté que les femmes sont soumises à de l’intimidation, à des menaces physiques et à des cyberattaques, au milieu d’un effondrement complet des cadres juridiques et institutionnels qui auraient pu fournir une protection ou des voies de recours. En conséquence, de nombreuses femmes sont contraintes de recourir à des efforts de recherche informels et très risqués, en l’absence totale de tout mécanisme national pour documenter les cas ou offrir un soutien.

En conclusion, le CFJ a appelé les trois pays à prendre des mesures immédiates et efficaces pour faire face à cette réalité. Cela inclut la criminalisation de la disparition forcée avec reconnaissance explicite des préjudices liés au genre ; l’établissement de procédures d’enquête et de soutien sensibles au genre ; la création de registres nationaux des disparus et de programmes de réparation qui répondent aux besoins spécifiques des femmes et des filles ; et la protection des défenseurs des droits de l’homme et des proches des disparus contre toute forme de représailles ou d’intimidation.

Le CFJ a affirmé que les femmes ne sont pas simplement des victimes secondaires dans les cas de disparition forcée ; elles sont des titulaires de droits primaires ayant droit absolu à la vérité, à la justice et à une réparation complète et équitable. Le comité a exhorté l’organe des Nations Unies responsable de la disparition forcée à placer la dimension genrée au cœur de son prochain Commentaire général, comme cadre directeur pour les États vers des réponses complètes et efficaces qui respectent les droits de toutes les victimes sans discrimination.

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