Le Comité pour la justice (CFJ) a suivi la décision de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Tunisie de rejeter la libération des journalistes Murad Zghaidi et Borhane Bessis, qualifiant cette décision de « controversée », rendue le mardi 18 mars 2025.
Dans un communiqué publié par les avocats de la défense de « Zghaidi » et « Bessis », ils ont affirmé que « la nature des accusations financières portées contre les journalistes, que même le parquet a reconnu être courantes parmi les entreprises touchées par la pandémie de COVID-19, soulève de sérieuses questions sur la proportionnalité des mesures prises face aux violations alléguées. »
Ils ont également souligné que la durée de la détention, qui a dépassé 10 mois dans une affaire ne posant aucun danger pour la sécurité publique, « contredit le principe de proportionnalité dans les peines. »
Les avocats de la défense ont décrit cette décision comme « une forme de harcèlement », surtout depuis que leurs clients avaient déjà passé 8 mois en détention provisoire dans une autre affaire liée à la liberté d’expression.
Le CFJ exprime sa profonde inquiétude face à la décision de rejeter la libération des journalistes Murad Zghaidi et Borhane Bessis, considérant que leur détention continue soulève de graves questions sur l’intégrité des procédures judiciaires. Le comité affirme que la nature des accusations financières portées contre les journalistes, qui ressemblent à des infractions courantes parmi de nombreuses entreprises, ne justifie en aucun cas leur maintien en détention pendant plus de dix mois.
Le CFJ souligne également que le moment choisi pour cette affaire, qui survient quelques mois seulement après des verdicts rendus contre des journalistes dans des affaires liées à la liberté d’expression, renforce les soupçons de motivations non judiciaires. Le comité note que la détention continue des journalistes dans de telles circonstances constitue une violation flagrante du principe de proportionnalité, qui exige que les sanctions ne dépassent pas l’ampleur des violations alléguées.
En outre, le comité appelle les autorités judiciaires en Tunisie à reconsidérer immédiatement la décision de détention conformément au principe de proportionnalité, en assurant une transparence totale des procédures judiciaires, en respectant les garanties constitutionnelles et internationales d’un procès équitable, et en distinguant clairement entre les affaires judiciaires et les pratiques journalistiques légitimes.