Le Comité pour la Justice (CFJ) a exprimé son appréciation quant à la décision de grâce prise par le roi Mohammed VI du Maroc, lundi 2 juin 2025, à l’occasion du 25e anniversaire de son accession au trône. Cette grâce royale comprend la libération de 2 460 personnes, dont la majorité purgeait des peines carcérales, tandis que certaines étaient déjà en liberté au moment de l’annonce.
Des médias marocains avaient précédemment indiqué que la grâce incluait le journaliste Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Suleiman al-Riyashi, ainsi que les militants Reda Tawjani, Youssef El Harmouzi, Saïda El Alami et Mohamed Qanzoos, après avoir purgé des durées variables de détention liées à divers dossiers judiciaires.
La grâce couvre également des militants qui étaient déjà en liberté, notamment Maati Monjib, historien et militant des droits humains ; Imad Staiti, Afaf Berrani, Hicham Mansouri et Abdel-Samad Ait Aissa.
Le CFJ avait précédemment inclus les cas de certaines des personnes graciées dans ses communications adressées à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi que dans sa « Liste des questions préalables » soumise au Comité des Nations Unies pour les droits de l’homme (Comité des droits civils et politiques).
Bien que le CFJ accueille favorablement cette grâce, il exhorte les autorités marocaines à libérer immédiatement toutes les autres personnes encore détenues arbitrairement, en particulier les militants pacifiques, les défenseurs des droits humains et les journalistes.
En outre, le CFJ appelle le Maroc à mettre immédiatement fin à la pratique consistant à juger des civils devant des tribunaux militaires ou spéciaux, ce qui contredit les normes internationales relatives à un procès équitable, et à garantir que toutes les procédures judiciaires soient menées conformément aux principes d’indépendance, d’impartialité et de transparence. Le comité souligne également l’importance du respect des garanties juridiques fondamentales pour toute personne accusée, notamment le droit de bénéficier de l’assistance d’un avocat dès les premiers moments suivant l’arrestation ainsi que le droit à un procès public.
Le CFJ réitère son appel aux autorités marocaines pour entreprendre une révision complète des lois utilisées pour restreindre les libertés fondamentales — telles que les lois antiterroristes et les poursuites pénales liées à l’expression pacifique sur les plateformes de médias sociaux — et recommande leur modification afin de les aligner sur les normes internationales en matière de droits humains. Le comité demande la fin immédiate de l’utilisation abusive de ces lois comme moyen d’étouffer les voix dissidentes et de réprimer les libertés fondamentales.