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Maroc: Des experts internationaux demandent l’ouverture d’enquêtes sur des violations contre des militants dans la région du Sahara occidental

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Des experts en droits de l’homme des Nations Unies ont demandé aux autorités marocaines de fournir des clarifications urgentes concernant des informations reçues sur des violations graves commises contre des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes et des militants politiques dans la région du Sahara occidental au cours des derniers mois.

Les experts ont souligné, dans une communication onusienne envoyée aux autorités marocaines, que ces violations incluent des actes de harcèlement, d’intimidation et des arrestations arbitraires, ainsi que la restriction des libertés fondamentales telles que la liberté d’opinion, d’expression et de réunion pacifique, précisant qu’elles pourraient constituer des atteintes aux lois internationales relatives aux droits de l’homme ratifiées par le Maroc.

La communication contenait des détails précis sur plusieurs cas individuels touchant des militants sahraouis et étrangers, exigeant des autorités marocaines qu’elles fournissent des informations juridiques et des précisions sur les mesures prises ou non prises dans ces affaires.

Parmi les cas mis en lumière figure celui des journalistes sahraouis Ahmed Ettanji et Mohamed Mayara, qui se sont vus interdire l’entrée dans la ville de Cap Boujdor le 9 octobre 2024 alors qu’ils s’y rendaient pour rendre visite à des membres de leur famille. Ils ont été brièvement retenus à leur arrivée en ville, avant que la police marocaine n’encerclât la maison où ils séjournaient, les obligeant à quitter immédiatement la région. La famille qui les hébergeait a également fait l’objet de menaces de perquisitions arbitraires, dans une tentative visant à faire taire les militants et ceux qui les soutiennent.

Les experts ont également mentionné le cas du défenseur des droits de l’homme Hassana Douahi, enlevé par la police marocaine après avoir visité sa famille à Boujdour le 4 novembre 2024, puis transféré de force vers la ville de Laâyoune sans explication officielle. Le lendemain, alors qu’il recevait des militants norvégiens appartenant à des organisations de défense des droits de l’homme, la police a envahi son domicile, les obligeant à partir, puis les a placés sous escorte jusqu’à l’aéroport d’Agadir et les a expulsés de la région.

La note onusienne signale d’autres cas liés à l’expulsion de militants étrangers, notamment un groupe de Norvégiens ayant rendu visite au militant sahraoui Sidi Mohamed Dadach. La maison avait été encerclée par la police, avant que les visiteurs ne soient contraints de quitter la région sous surveillance policière, ce qui constitue une violation de la liberté de mouvement et du droit légitime de recevoir des visiteurs étrangers.

Les experts ont également attiré l’attention sur les campagnes croissantes dirigées contre les familles des défenseurs des droits de l’homme, incluant la privation des enfants des militants de bourses universitaires, le refus de leur offrir des opportunités professionnelles, ainsi que le licenciement de certains d’entre eux de postes publics, en raison des activités politiques de leurs parents et de leur engagement en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

La note précise également que certains militants ont été empêchés de voyager, tandis que des cartes nationales d’identité leur permettant d’accéder à des services sociaux et économiques leur ont été retirées, les autorités conditionnant leur réactivation à l’engagement écrit de cesser toute activité politique et de défense des droits de l’homme, ce qu’ils ont refusé.

Les experts internationaux ont exprimé leur profonde inquiétude face à l’intensification des mesures de répression exercées contre les défenseurs des droits de l’homme dans le Sahara occidental, considérant que ces actions constituent une menace sérieuse contre la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique, allant à l’encontre des engagements internationaux pris par le Maroc au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ils ont insisté sur l’importance d’une enquête indépendante sur tous les faits mentionnés, ainsi que sur l’adoption immédiate de mesures pour protéger les militants et leurs familles et leur assurer un environnement sûr leur permettant d’exercer librement leur rôle sans crainte ni ingérence.

Ils ont en outre demandé au gouvernement marocain de présenter une réponse écrite comprenant des clarifications juridiques sur les bases légales régissant les interventions policières, les arrestations et les expulsions, tout comme expliquer les mesures adoptées pour éviter la répétition de telles violations et tenir responsables leurs auteurs.

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