La Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la torture, Alice Jill Edwards, à la suite de sa visite au Sénégal, a averti que le gouvernement devait prendre des mesures immédiates pour améliorer les conditions carcérales. Elle a décrit la surpopulation dans les prisons comme étant « inhumaine » et une « bombe à retardement » qui pourrait exploser, entraînant des émeutes, des violences ou des épidémies.
Edwards a observé une surpopulation extrême, avec des détenus dormant par roulement et des installations inadéquates. Tout en reconnaissant les efforts du gouvernement pour construire de nouvelles prisons, elle a exhorté à des mesures supplémentaires, notamment la réduction des peines de 20 % pour ceux purgeant des peines de moins de trois ans et la libération des détenus incarcérés depuis plus d’un an sans procès, sauf dans les cas graves.
La Rapporteure de l’ONU a également appelé à la libération des femmes emprisonnées pour des accusations liées à l’avortement médical, soulignant que la position du Sénégal contredisait le « Protocole de Maputo ».
Concernant l’application des lois, Edwards a exhorté le Sénégal à abroger la loi d’amnistie qui protège les forces de sécurité contre les poursuites pour usage excessif de la force lors des manifestations. Elle a insisté sur la nécessité de vérité, de justice et de compensation pour les victimes.